C’était le début de mon avant-dernière année d’école secondaire. J’étais emballé, j’envisageais avec plaisir une autre année de natation,de gymnastique et de courses sur piste. Mais cet émoi connut une fin rapide quand j’ai réalisé que j’étais enceinte.
Quand la grossesse fut confirmé, j’étais affolé. Il ne suffit pas de dire que j’avais peur, j’étais terrifié! L’idée d’avoir un avortement ne fut jamais une considération pour moi. Je n’aurais pu vivre avec laéalisation que j’étais responsable de la mort de mon enfant – une mort à cause de moi.
Mes premiers instincts m’ont dit que je devais élever cet enfant seule. Je savais que je pouvais aimer et prendre soin d’un enfant mais quand j’ai cessé de penser à moi-même et que j’ai pensé à ce qui était mieux pour mon enfant, j’ai réalisé que l’adoption était la bonne décision. J’avais seize ans à ce temps. Je voulais retourner à l’école pour ma dernière année d’études secondaire et je voulais participer pleinement aux sports, etc. Je voulais aller au collège.
Je savais que je ne pouvais faire tout ça et élever un enfant en même temps. Je ne voulais pas vivre avec mes parents indéfiniment et je ne voulais pas dépendre sur eux pour tout. Je ne voulais pas leur imposer le rôle de gardiens principaux de mon enfant. Ça n’aurait pas été juste pour aucun de nous, pour eux, pour moi ou pour mon enfant. Je savais que placer mon enfant pour adoption était la bonne chose à faire, un geste d’amour!
La procédure d’adoption que j’ai choisi n’est pas un plan ordinaire. J’ai opté de faire une adoption indépendante ouverte. Grâce à ce procédé, j’ai pu sélectionner parmi les parents candidats pour adoption. J’ai eu l’occasion d’établir un rapport avec eux ainsi que de développer une amitié de longue durée. Je devenais de plus en plus enthousiaste à l’idée de placer mon bébé avec ce couple, plus j’apprenais à les connaître. Ils avaient tellement d’amour et de sécurité à offrir à mon enfant. Ils étaient avec moi à l’hôpital quand mon fils est né. Leur vidéo-caméra fonctionna sans arrêt.
Je me souviendrai toujours des trois journées précieuses passées à l’hôpital avec mon fils. Le remettre à ses nouveaux parents ne fut pas facile mais je savais dans mon coeur que c’était la bonne décision pour nous deux. Plusieurs larmes ont été versées pendant les neuf mois et pendant mon séjour à l’hôpital. Mais elles n’étaient pas toutes des larmes de tristesse. Je manque beaucoup mon fils. Je pense à lui à tous les jours et un sourire me vient aux lèvres. Je remercie le bon Dieu de m’avoir conduit vers deux personnes si spéciales pour adopter mon enfant.
Plusieurs années se sont écoulées depuis la naissance de mon fils. Il a maintenant une soeur d’adoption. Je reste toujours en contact avec la famille à l’aide de lettres et de photos. Je ne peux exprimer les sentiments de paix et de contentement que je ressens quand je vois le sourire sur son visage.
Je suis maintenant dans mon avant-dernière année d’études en tant qu’adjoint juridique au collège. Mettre mon fils en adoption fut la décision la plus difficile que je n’ai jamais eu à faire mais plus que jamais je suis confiante que c’était la bonne. Pendant mon séjour à l’hôpital, j’ai reçu une carte qui disait “Certaines personnes viennent dans nos vies, laissent leurs empreintes sur nos coeurs, et nous ne sommes jamais les mêmes”. Ceci est tellement vrai!
Témoignage de Lisa O., Minnesota Extrait de “She’s a child Canada.”
Action Life Online Article