De par le monde, la nouvelle mode des «droits de la personne» porte maintenant sur le «suicide assisté». Quand la désespérance emporte l’esprit de quelqu’un, on suggère de l’aider à ce que son corps suive.
Bien entendu, cette affaire est traitée publiquement avec toute la compassion souhaitée. On a d’abord parlé de la détresse de quelques malades qui n’en pouvaient plus. Maintenant on observe la détresse de certains gardiens de malades qui n’en pouvaient plus. Qui n’en pouvait plus? Les malades ou les gardiens? Euh, ce n’est pas clair. Mais c’est clair que les gardiens qui ont «assisté» le suicide de leur malade, ont assuré que la malade était celui n’en pouvait plus.
Où l’on voit la fantastique porte ouverte. Tous ceux qui n’en peuvent plus d’endurer quelqu’un d’autre trouveront bien une explication pour prouver que l’autre n’était pas à sa place en ce monde.
L’accusé est toujours innocent jusqu’à preuve du contraire. Jusqu’ici, la difficulté policière consistait à prouver qu’une personne (l’assassin) avait effectivement mis à mort une autre personne (la victime). Et ce n’était pas toujours facile à prouver. Avec le droit au suicide assisté, la police devrait, en surplus, prouver que la victime n’était pas consentante à sa mort. Ce qui sera à peu près impossible. Elle ne sera pas à là pour vous contredire.
Attention les belles-mamans, les patrons, les personnes dont on souhaite hâter l’héritage, les conjoints fatigants et surtout les conjoints fatigués, les enfants tannants et surtout les enfants tannés, les professeurs écoeurants et surtout les professeurs écoeurés. Quelqu”un veut peut-être votre bien. Et un mouvement est sur pied qui leur donnera bientôt le moyen de vous venir fatalement en aide.
Jésus Marie et Notre Temps, février 1997.